UK100, NOTRE PATRIMOINE

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Plan de la baraque américaine, prochainement remontée à Soye.

1/ Une baraque américaine à Soye début août

29/09/2013

Mémoire de Soye va remonter l’une des deux dernières baraques américaines de l’après-guerre au pays de Lorient.

Le projet vient de recevoir l’avis favorable et sans prescription de l’Architecte des bâtiments de France. En mars dernier, l’association avait reçu le permis de construire pour remonter la baraque américaine, démontée au Guermeur, en juin 2012, sur un terrain de Lorient Agglomération, à Soye.

Remonter cette baraque, à proximité de la baraque française déjà installée, est une manière de conserver tout un pan de l’histoire locale d’après-guerre. Retracer son histoire permettra de mieux appréhender le quotidien de ses habitants.

L’association Mémoire de Soye, qui a réussi déjà à glaner quelques éléments sur son vécu, lance un appel à témoignages, par la voix de son président, Michael Sendra. « Elle portait le n° de registre 601 et était implantée dans la cité qui existait à l’emplacement du Grand Théâtre actuel, à Lorient. Sa dernière occupante, en 1960, s’appelait Mme Pincard. Quel était son numéro de porte dans la cité ? Existe-t-il des photos ? Nous souhaiterions vivement retrouver les réfugiés qui y ont passé leur enfance, entre 1945 et 1960, pour retracer toute son existence, depuis sa fabrication aux États-Unis jusqu’à nous ! »

Remontage prévu les 5 et 6 août

« Nous attendons des passages en commissions à la fondation du patrimoine, décisifs quand au budget alloué au chantier. La mairie de Ploemeur a, d’ores et déjà débloqué une subvention de 1 000 €, indique encore Michael Sendra. Si tout se passe bien, l’association d’insertion par le travail Elan sera retenue pour aider l’association au remontage. Pour mettre toutes les chances de notre côté, le chantier sera également ouvert aux bénévoles de tous horizons. L’association est membre depuis 2009 de l’Union Rempart, un mouvement d’éducation populaire, spécialisé dans les chantiers associatifs locaux de restauration et de mise en valeur du patrimoine. Déjà, quelques contacts avec des étudiants étrangers sont pris : un Allemand, une Espagnole, une Russe… »

 

 

2/ Baraques américaines : une des dernières démontée

30/09/2013

Mémoire de Soye et son équipe de bénévoles se sont mobilisés toute la semaine pour démonter et conserver les éléments de cette baraque américaine.

En 1942, des milliers de baraques préfabriquées s’installent en France. Elles ne devaient servir que pendant la reconstruction d’après-guerre. 70 ans après, l’une d’elles a été démontée.

UK pour United Kingdom (Royaume-Uni) et 100 pour le nombre de pièces dont le bungalow était constitué. Destinées au départ pour accueillir les sinistrés anglais qui en ont bénéficié dès 1942, les UK100 ont été envoyées ensuite vers la France d’après-guerre pour la reconstruction. Une véritable production de masse. Une trentaine d’usines américaines fabriquaient, à partir d’un modèle identique, ces maisons en kit simultanément. À Lorient, elles ont servi à édifier une véritable ville provisoire

Une maison en kit

Elles arrivaient par bateau, emballées dans une énorme caisse et étaient débarquées au port de Cherbourg. Les colis comprenaient les panneaux de planchers, les murs de cloisons et les planches de couverture. Elles étaient ensuite assemblées en 6 h. Les murs étaient constitués de cellulose agglomérée, faisant penser au carton bouilli, et de bois. Le toit était recouvert de feuilles de bitume. D’une surface de 70 m2, elle comprenait une cuisine aménagée, deux chambres, un WC, un séjour assez spacieux pour l’époque et surtout la fameuse salle de bain.

Ses habitants étaient considérés, au début, comme des privilégiés. Les baraques américaines apparaissaient ainsi comme le « must » de l’époque. Elles avaient deux particularités majeures par rapport aux baraques canadiennes ou françaises : un toit plat et un système d’ouverture des fenêtres sur l’extérieur.

Une page d’histoire locale

Proposées par le MRU aux habitants sinistrés (ministère de la Reconstruction Urbaine), des quartiers entiers voient le jour.

Cette baraque du Guermeur provient d’une cité lorientaise, vraisemblablement de Kermelo. À la fin des années 50, elle a été rachetée pour servir de résidence secondaire et a été réimplantée dans ce secteur côtier. C’était chose courante à l’époque, on récupérait de vieilles baraques pour en faire des logements de vacances.

À proximité de la Tour du Génie, elles étaient au nombre de 3 ou 4. Elles formaient une sorte de village vacances dédiée à la location saisonnière. Près de 70 ans après sa conception, la famille Le Corre souhaite tourner la page et reconstruire une maison en dur sur ce bout de terrain.